Thursday, June 01, 2006

chacune son combat

Les femmes tamoules sont nombreuses dans les plantations

Friday, April 21, 2006

Le champ du voisin

Six semaines maintenant que je foule à nouveau le sol Français. En arrivant au Sri Lanka, je me suis adaptée dès les premiers instants, le retour s’est passé aussi facilement. Pas de nostalgie, de regrets, de décalage
J’ai retrouvé les ami(e)s, le travail la maison, non je n’ai pas changé et pourtant………je ne suis plus la même. Je n’ai pas ressenti là-bas de misère, de pauvreté insupportable, les gens n’ont pas grand-chose si l’on compare avec la quantité d’objets inutiles que l’on trimbale durant notre vie, mais ils ont le sourire qui emplit le cœur et non la valise. Je n’ai pas non plus reçu un choc en arrivant à l’aéroport de Paris, en croisant les visages pâles et parfois fermés des passants, j’étais encore tellement rechargée de cette vie colorée. Ma perception n’est plus la même, j’observe, j’écoute, je prend note. Il n’est pas besoin de partir de l’autre coté de la planète pour rencontrer quelqu’un à aider. La vendeuse de la librairie vient de se faire licencier, les jeunes manifestent leur refus de devenir du personnel jetable, des gens sont morts de froid cet hiver faute de logement, d’autres stressent pour gagner un maximum d’argent, et le dépensent en tranquillisants, où se situe la misère de l’Homme ? Qui a besoin d’aide ? Adjith est un Sri Lankais de vingt et quelques années, et comme beaucoup de jeunes, son principal objectif est de trouver le moyen de venir vivre en Europe. Il ne veut pas entendre parler de la précarité dans le monde du travail, de la course à la consommation, du stress, de la solitude bien réelle devant un téléviseur, un ordinateur.
"La condition première de l'humain, c'est un peu d'humilité, un peu de doute par rapport à la justesse de sa conduite, et un peu de réceptivité" Gandhi

Wednesday, March 15, 2006

Flash back


Tout est allé très vite la dernière semaine à Mirissa, aussi je reviens un peu en arrière.
A l'ombre des bananiers d'Ayubowan Café, Henry a semé des touches de rose et soigne les enseignes en les caressant à l'aide de poils de soie. Notre poète n'a pas quitté son amour des mots, il a posé les lettres noires sur les panneaux, afin que vous trouviez facilement ce lieu magique et calme lorsque vous irez visiter ce coin de l'île. Chacun apporte à sa manière une pierre à l'édifice, modeste édifice humain, agréable édifice abritant le magasin et le restaurant, petit à petit, un petit coin de paradis se prépare....

Réponse numéro sept


Ahhh se gratter dans le dos, je n'ai pas essayé, mais ça peut peut-être le faire.... ou taper sur les moustiques, avec beaucoup de dextérité, j'aurais du essayer. Et bien non ! Il s'agit là de la tondeuse à gazon, si si ! sans pollution, sans bruit, sans danger de rouler sur le fil, et je vous assure pour l'avoir vu que certaines pelouses sont coupées avec une belle régularité (quand on aime à regarder la régularité de sa pelouse bien tondue bien entendue, sauf que là on n'entend rien, bref).

Friday, March 10, 2006

Où suis-je?


Une danse avec Simon, une super party avec tous les amis, et me voila repartie....
Je suis de retour en Provence, heureuse de vous retrouver tous très bientôt. Je continue le blog, envie d'écrire encore, de vous offrir des images, le voyage ne s'arrête pas là....
J'ai emporté plein de couleurs dans les bagages, vous êtes bienvenus à la maison, autour d'un plat, d'un verre, simplement, alors....... à tout à l'heure !

Vols en pointillé.....


Aéroport de Colombo, de loin j'aperçois des copains du Luberon qui rentrent par le même avion.
Une tempête de sable sur Dubaï est annoncée par le pilote....chouette! le voyage se prolonge, débarquement à Al Ain, en plein désert....attente d'une autre équipe pour remplacer le personnel fatigué ....embarquement pour Dubaï quelques heures plus loin..... attente dans le monde de l'argent, des voitures, des néons roses et verts....quelques heures de sommeil à l'hotel.....réduites à très peu après les trajets et les files d'attente..... décollage pour Paris à 2h du matin.....
1 degré annoncé dans la capitale,
mes pieds sont encore chaussés de tongues.

Thursday, March 02, 2006

Elle....


Elle vient de quitter le ruisseau.
Elle se retourne.
Elle est belle, souriante, radieuse.

Réponse numéro six


Je me suis régalée à lire vos réponses, toutes belles et inventives. La dame qui n'a toujours pas gagné de tringle à rideaux mais qui en a très envie, se rapproche de la bonne réponse, finira t-elle par gagner un porte savon en plastic? Nous entrons là dans le domaine du bâtiment. Le système est ingénieux ET design, il consiste à placer des morceaux de tiges fraiches de bananier sur les marches d'escalier au moment où l'on coule le mélange béton. Oui mais pas n'importe où, là où sera ensuite posé le garde fou, bien sur. En séchant, les tiges rétrècissent, signe qu'il est temps de les retirer, laissant ainsi l'emplacement idéal et au bon diamêtre pour les barres métalliques de la rambarde! J'aurais voulu vous montrer le résultat, mais nous sommes au Sri lanka, les travaux avancent, au rythme local .....

Devinette numéro sept


A quel usage est réservé cet objet, lui aussi très design???

Réponse numéro cinq


Le jour où j'ai pris la photo, je n'avais pas la réponse à la question. J'ai donc questionné les amis chauffeurs de tuk tuk, il se trouve que cet objet, ephémère, est une ampe à huile que l'on fabrique et installe à cotés de la tombe. Bien vite elle est agrémentée naturellement de fleurs, l'assiette a dù servir à l'offrande de nourriture pour Bouddha, nous ne saurons jamais qui en a réellement profité.

Friday, February 17, 2006

Les pepettes


Il n’y a pas de secrets ni de recette magique, bien que nous soyons tous volontairement bénévoles dans ce projet, nous avons besoin de faire entrer de l’argent dans la caisse pour qu’il puisse perdurer, pour l’achat de matière première, pour les salaires des femmes, pour les investissements de l’Ayubowan café. Nous sommes en pleine période de vacances, les touristes occupent les plages et les guest houses, comment leur faire savoir que nous existons ? Les idées ont germé : se déguiser en hommes et femmes sandwich, les épaules chargées de sacs colorés, et sillonner la plage en fondant sous le soleil……installer une table de fortune sur la plage sous un parasol, est ce vraiment autorisé……emprunter le vélo et le micro du vendeur de tickets de tombola et sillonner les rues de Mirissa en hurlant pour couvrir le bruit des klaxons……éditer des tracts, annonçant deux soirées portes ouvertes à l’atelier et les distribuer aux touristes, c’est l’option que nous avons choisie le week end dernier, l’idée était porteuse, elle nous a permis de tester les nouveaux produits ( les sacs ne sont plus à tester, ils sont approuvés !) et de passer en boucle le film de Michele. Nous renouvelons donc l’expérience ce week end, les bonnes idées se gardent ! Pourtant ces ventes et celles sur le site web ne suffisent pas pour couvrir tous les frais, et Solène se démène, envoie des mails à travers le monde, des colis aux journalistes, rencontre des responsables d’ONG, pour faire connaître nos actions et l’évolution du projet. Personne ici, ni les femmes du camp, ni la centaine d’autres auxquelles on commence à donner du travail, ni les bénévoles, personne n’a envie que toute cette énergie et cet engagement que Solène et Simon ont investi pour le meilleur, s’envole en fumée, alors ON CONTINUE !!!

Le pélerinage à Kataragama




Il fait encore sombre à 4h15. La faible ampoule à l’entrée du camp suffit pour me laisser entrevoir en contre jour l’ombre du parapluie et sentir le frôlement de la robe du moine qui me croise sur le chemin de sable. Incongru ? Je comprendrai plus tard que c’est le fils d’Indrani, une des couturières, qui se joint à nous. Les trois bus sont là, femmes, enfants, sacs et coussins, nous prenons la route pour Kataragama, haut lieu de pèlerinage Bouddhiste. Inutile de chercher les repose-pieds ou la manette d’inclinaison des sièges, il va falloir terminer la nuit assis à angle droit sur du plastique et à l’étroit. Somnoler ? Quelle drôle d’idée ! Simultanément, démarrage du moteur et du lecteur de cassette, musique locale à fond, haut parleur au dessus de la tête, à peine quelques kilomètres et nous sommes debout dans l’allée, chacun tape dans ses mains, on rit, on s’accroche dans les virages, c’est la fête, qui oserait dormir avec une ambiance si gaie. Dangers de la route ? Mal des transports ? Qui a dit ça, moi ? Oui, mais pas au Sri Lanka…..Lumière du petit jour sur la ville encore calme, un boutiquier balaie devant sa porte, deux vaches se baladent, quelques cyclistes, nous faisons le plein de croissants au beurre, aux amandes, pains au choc…non ?vous n’avez pas ? bon, ben, donnez moi ces trucs sucrés un peu secs, alors….Divers sachets circuleront dans le bus tout au long du voyage, bonbons, beignets, cacahuètes, cashew….. Premier rayon de soleil, les visages s’illuminent.
Avec nous voyagent des musiciens, ils frappent les tambours, les cymbales, rythment le défilement des paysages. Ils se sont installés au fond de notre bus lors du dernier arrêt, partageant ainsi leur art pour le plaisir de chacune (nous sommes une majorité de femmes, ce voyage est organisé pour les femmes, le féminin l’emportera pour cette fois, même si quelques hommes nous accompagnent).
Virée improvisée en barque vers l’île aux oiseaux avec quelques gamins, notre moinillon est aux anges….
Kataragama. De grands arbres bordent une rivière couleur verdâtre, haut lieu des ablutions, savonnages, shampouinas et rinçages au seau d’eau. Si l’on reste un peu statique, on sent sur les mollets des petits picotements, les poissons participent à la fête.
Purifiées, nous pouvons aller rendre hommage à Bouddha. Nous passons par la case fruits, acheter une corbeille colorée, offrande incontournable. Peu de blancs viennent ici, nous sommes baignés de rituels, danses, file d’attente bras chargés, encens à s’en écœurer, familles de singes gourmands, collections de tongs toutes pointures, images de divinités colorées hyper kitch, chaleur écrasante, plantes de pieds brûlantes, billets glissés dans les fruits, fruits rendus, purifiés - sans les billets – et toujours la compagnie colorée de notre petit moine protecteur.

Thursday, February 09, 2006

Une graine de photographe ?


En tout cas il a l'oeil, et du goût pour les prises de vue. Je vous présente l'autoportrait de l'artiste de l'orphelinat auquel je prête volontiers mon appareil a chacun de mes passages là-bas, le dimanche. Non seulement je peux jouer avec les enfants au lieu de les prendre en photo, mais en plus j'ai le plaisir, la surprise, le bonheur de découvrir les photos qu'il a prises au moment ou je les copie dans l'ordinateur au retour. Je suis désolée, je suis incapable de me souvenir de son prénom, je vous promet que la prochaine fois je lui demande. Il est vraiment passionné par la prise de vues, je l'imagine bien apprendre ce métier quand il aura l'âge, le problème : y a t-il des formations en photographie au Sri Lanka, c'est peut-être quelque chose à créer..... Dimanche dernier je lui ai fait comprendre (par gestes il ne parle pas l'anglais) les inconvénients du contre jour dans certains cas, la prochaine visite je lui montrerai comment éviter les flous non voulus, je suis sure qu'il va progresser, il est très intelligent (et très sérieux sur la photo, il a aussi un magnifique sourire.....)


Il a réalisé toute une série de portraits de ses copains, je vous laisse deviner où ils se trouvent, c'est un autre genre de devinette. En tout cas ces photos me plaisent beaucoup, elles sont pour moi porteuses d'espoir, tant pour ce qu'elles représentent réellement que pour ce qu'elles laissent entrevoir, j'espère que les talents de ces jeunes trouveront leur place et seront reconnus, qu'ils pourront exprimer tout ce qu'ils ont envie et qu'ils n'ont pas souvent la liberté de faire à l'orphelinat.