Friday, April 21, 2006

Le champ du voisin

Six semaines maintenant que je foule à nouveau le sol Français. En arrivant au Sri Lanka, je me suis adaptée dès les premiers instants, le retour s’est passé aussi facilement. Pas de nostalgie, de regrets, de décalage
J’ai retrouvé les ami(e)s, le travail la maison, non je n’ai pas changé et pourtant………je ne suis plus la même. Je n’ai pas ressenti là-bas de misère, de pauvreté insupportable, les gens n’ont pas grand-chose si l’on compare avec la quantité d’objets inutiles que l’on trimbale durant notre vie, mais ils ont le sourire qui emplit le cœur et non la valise. Je n’ai pas non plus reçu un choc en arrivant à l’aéroport de Paris, en croisant les visages pâles et parfois fermés des passants, j’étais encore tellement rechargée de cette vie colorée. Ma perception n’est plus la même, j’observe, j’écoute, je prend note. Il n’est pas besoin de partir de l’autre coté de la planète pour rencontrer quelqu’un à aider. La vendeuse de la librairie vient de se faire licencier, les jeunes manifestent leur refus de devenir du personnel jetable, des gens sont morts de froid cet hiver faute de logement, d’autres stressent pour gagner un maximum d’argent, et le dépensent en tranquillisants, où se situe la misère de l’Homme ? Qui a besoin d’aide ? Adjith est un Sri Lankais de vingt et quelques années, et comme beaucoup de jeunes, son principal objectif est de trouver le moyen de venir vivre en Europe. Il ne veut pas entendre parler de la précarité dans le monde du travail, de la course à la consommation, du stress, de la solitude bien réelle devant un téléviseur, un ordinateur.
"La condition première de l'humain, c'est un peu d'humilité, un peu de doute par rapport à la justesse de sa conduite, et un peu de réceptivité" Gandhi